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Le choix de l’âme et la maîtrise de l’ego, partie 1, l’âme à l’école de la Terre

Le choix de l’âme et la maîtrise de l’ego, partie 2, comment dompter son ego

Le choix de l’âme et la maîtrise de l’ego, partie 3, libérer son espace intérieur


Le choix de l’âme et la maîtrise de l’ego, partie 1, l’âme à l’école de la Terre

058-Le choix de l'âme et la maîtrise de l'ego, partie 1, l'âme à l'école de la Terre

Théophile le Jeune interroge l’Ancien sur son caractère :
– J’ai une difficulté que je rencontre très souvent et je ne sais que faire pour la surmonter et m’améliorer. Comme tu me l’as demandé, je m’efforce de vivre le plus possible à partir du cœur et pourtant je reste encore trop réactif, je réagis mentalement, affectivement ou émotionnellement face à des événements ou des personnes. Je m’en rends compte souvent a posteriori, sans doute parce que je n’en suis pas conscient sur le moment. Le nettoyage n’est-il pas suffisant ou peut-être est-il mal fait ?

L’Ancien. – Le nettoyage enlève les samskaras (les impressions, les complexités qui se sont accumulées au niveau de notre être subtil), mais il aura peu d’incidence sur l’ego et ses tendances constitutionnelles, ses tendances acquises.

Théo. – Que sont ces tendances et d’où viennent-elles ?

L’Ancien. – Comme je l’ai déjà dit, l’âme, avant de s’incarner, choisit sa destinée, toute sa destinée. Elle détermine le lieu et l’époque de son incarnation ainsi que les parents et la lignée qui l’accueilleront. L’âme individuelle va se créer une personnalité adaptée à la mission de vie qu’elle a définie avant de s’incarner.

Théo. – J’imagine que chaque incarnation a un propos individuel en rapport avec sa propre évolution.

L’Ancien. – C’est cela, la Terre est une école. La maturité spirituelle de ton âme et les leçons à apprendre auront une incidence directe sur les péripéties de ta vie. Il faudra souvent plusieurs vies pour terminer une leçon. Imagine que les Vedas affirment que le cycle d’une âme est de quatre millions huit cent mille vies !

Théo. – Sacré travail pour ceux qui font de la régression à la recherche de leurs vies passées !

L’Ancien. – La recherche dans les vies passées n’est pas nécessaire car nous sommes dès à présent une synthèse de tout ce que nous avons été durant nos vies passées.

Théo. – Pourquoi oublions-nous nos précédentes incarnations ?

L’Ancien. – Afin de ne pas subir le poids que représenterait cette mémoire.

Théo. – Les Maîtres de sagesse peuvent-ils travailler sur les vies passées ?

L’Ancien. – Oui, ils y sont habilités. Ils peuvent lire ce qui bloque l’évolution d’une personne et le retirer. Ils nettoient le corps causal (corps de l’âme), ils savent quand et comment agir à bon escient.

Théo. – Mais alors comment constituons-nous notre personnalité ?

L’Ancien. – Notre âme extrait de la banque de données qui est stockée dans notre corps causal les matériaux nécessaires à la constitution d’une nouvelle personnalité. Ils sont sous forme de graines ou samskaras. L’âme se construit alors une personnalité adaptée, en relation avec sa propre leçon de vie, sa destinée.

Théo. – Cela ressemble beaucoup à la fécondation humaine à partir des matériaux génétiques, de l’ADN, fournis par les parents.

L’Ancien. – En fait, l’ADN est le reflet matérialisé des samskaras. Il n’y a pas de hasard : au moment de la conception, le matériel génétique entre en résonance avec celui fourni par le corps de l’âme.

Théo. – Pourrions-nous considérer les géniteurs comme deux champs magnétiques porteurs de matériaux génétiques ou samskariques qui attireraient l’âme adéquate et lui permettraient de se constituer une personnalité dotée des trois corps et des cinq enveloppes dont tu m’as déjà parlé ?

L’Ancien. – C’est bien résumé. Tu comprends pourquoi nous disons que l’âme endosse une personnalité, tel un habit qui lui donnera la possibilité de vivre une expérience humaine taillée sur mesure. Il est important de savoir qu’avant de s’incarner l’âme choisit le lieu et le moment exact de son incarnation ainsi que celui du départ de cette Terre.

Théo. – Mais si nous mourons par accident ou par maladie ?

L’Ancien. – L’âme se retire du corps quand elle a fini son parcours de vie et elle utilise la maladie ou l’accident à cette fin. A ma connaissance, seul le suicide échappe à cette règle.

Théo. – Ce doit être la raison pour laquelle presque toutes les religions s’opposent au suicide et à l’euthanasie.

L’Ancien. – Fort probablement, c’est un sujet que nous aborderons à un autre moment.

Théo. – Mais alors, si nous étions conscients de tout cela, nous ne devrions plus avoir peur de la mort. En fait, nous quittons simplement un corps et sa personnalité, tel un vieux vêtement qui a fait son usage et rempli son propos. Le sujet m’intéresse, mais il me semble que nous nous éloignons de ma question.

L’Ancien. – Au contraire ! Nous y sommes. Une fois l’âme incarnée, la personne a le libre choix de ses décisions et de ses actions. Elles proviennent soit d’un cœur purifié et connecté, soit de nos tendances égotiques. L’ego s’est constitué par des tendances et il est alimenté par ses samskaras. Les tendances sont le lit de la rivière et l’ensemble des samskaras est l’eau qui coule dans cette rivière. Donc notre but est d’assécher la rivière par le nettoyage pour qu’elle ne soit plus alimentée par les impressions, mais les tendances demeurent et l’ego peut jouer avec.

Théo. – Mais alors comment travailler sur cet ego ?

L’Ancien. – La meilleure façon que je connaisse est d’être en permanence connecté à son cœur.

Théo. – C’est ce que je m’efforce de pratiquer !

L’Ancien. – Je sais, cela demande beaucoup d’entraînement pour être au contact permanent de la vibration du cœur et se laisser absorber par elle.

Théo. – J’ai vu Daaji, il donne toujours l’impression d’être en méditation les yeux ouverts. Par moments, j’ai presque l’impression qu’il va les fermer tant il est absorbé dans le Divin. Sa voix semble sortir directement du cœur. C’est à peine si ses lèvres bougent. Il donne l’impression que « ça » parle et non qu’il parle. Au début cela me faisait bizarre, mais ses paroles sont tellement justes, fascinantes. Il est à la fois profondément dans son cœur et pourtant pleinement avec nous.

L’Ancien. – C’est ce que nous appelons le sahaj-samadhi. Je l’ai remarqué aussi chez Chariji. Il semblait avoir l’œil gauche tourné vers le cœur et le droit tourné vers nous. Il m’a avoué que Babuji était comme cela aussi. C’est la plus haute condition divine que puisse atteindre un être spirituel incarné. Il est totalement immergé dans le Divin. Il s’est totalement abandonné au Divin, tout en étant pleinement présent à la vie et à son entourage.

Théo. – C’est mystérieux, comment y arriver ?

L’Ancien. – C’est le résultat de longues années de pratique spirituelle sous l’égide d’un guide compétent.

Théo. – Cela n’est guère encourageant. Pour vous les anciens, dix ans semblent un court instant, mais pour nous les jeunes impatients, deux ans paraissent une éternité !

L’Ancien. – Tu peux toujours utiliser ton joker. Tu sais ce moyen plus rapide …

Théo. – L’amour ! Bien sûr ! Mais je n’arrive pas y demeurer en permanence ; d’où ma question.

L’Ancien. – Personne n’arrive à la maîtrise d’un art, sans un dur travail. Même les virtuoses travaillent régulièrement et sont accompagnés par des maîtres dans leur art, alors imagine ce que demande la maîtrise du Soi !

Théo. – En effet, si je comprends bien, c’est le Soi qui peut seul maîtriser l’ego et non l’inverse.

L’Ancien. – Je ne connais que trois approches pour harmoniser l’ego : dans les deux premières l’ego est subjugué par l’amour qui est la nourriture de l’âme. Essayons veux-tu ?

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Le choix de l’âme et la maîtrise de l’ego, partie 2, comment dompter son ego

059-Le choix de l'âme et la maîtrise de l'ego, partie 2, comment dompter son ego

L’Ancien. – Je ne connais que trois approches pour harmoniser l’ego : dans les deux premières l’ego est subjugué par l’amour qui est la nourriture de l’âme. Essayons veux-tu ?

Théophile l’Ancien s’immerge dans l’amour sublime qui touche directement l’âme du jeune Théophile, celui-ci est transporté par l’amour. Il entre en extase, c’est la félicité. Il rend grâce, il reçoit la grâce qui semble descendre sur lui des plus hautes sphères de l’Être.

L’Ancien. – Et maintenant dis-moi ce que tu ressens et surtout comment tu perçois ton ego.

Théo. – J’ai surtout envie de demeurer dans le silence et de savourer l’état divin que tu m’as transmis. Je suis littéralement aux anges. Mon ego est en communion parfaite avec mon âme. Il est heureux, en paix, il rend grâce. Il ne sait même pas qu’il est subjugué et quand bien même, il s’en moque. L’amour le submerge et il en redemande encore et encore. Est-cela le paradis perdu ?

L’Ancien. – Ta conscience de l’amour de l’Etre te montre la vraie nature de l’âme, certain l’appelle Dieu. L’ego est alors rempli de révérence.

Théo. – J’insiste ; cela ne dure pas !

L’Ancien. – Ces parfums d’Ultime sont appelés une approche. Nous percevons le but de la vie humaine et cela nous donne la force de cheminer vers lui en dépit de toutes les épreuves que nous traversons dans l’existence. Je te promets qu’un jour cet état sublime sera permanent. En attendant, je vais t’aider à percevoir l’ego tel que Dieu nous l’a donné.

059-cercle-carréThéo. – C’est ce que tu as appelé la quadrature du cercle ? (Voir schéma avec un cercle et un carré.)

L’Ancien. – Recommençons si tu veux bien. L’approche se fait à présent par la conscience « Chit » en utilisant l’observateur qui en est issu.
Amène ta pensée vers la lumière du cœur.
Laisse-toi aspirer par elle.
Au deuxième niveau du cœur, tu entres en contact avec ton mental universel, le mental dit cosmique. C’est là que l’observateur est vraiment lui-même, il est cosmique. Ne te laisse pas absorber par le centre du cœur.

Théo. – C’est difficile de résister à l’attraction du Centre. Cela donne envie de s’y perdre à jamais.

L’Ancien. – Je sais. Maintenant, regarde ton ego et dis-moi ce que tu ressens.

Théo. – Il est à la base de mon être, tranquille, silencieux, en harmonie avec lui-même et tout ce qui l’entoure.

L’Ancien. – Contrairement à l’âme, il est dense, incarné. Peux-tu me dire dans quel état tu le sens ?

Théo. – Il est prêt à entrer en action dès que la conscience lui aura transmis la direction à prendre, l’action à mener.

L’Ancien. – Tu as abordé les deux niveaux au sein desquels l’ego est à sa juste place. Il n’a aucune contrainte et il est heureux. C’est le véritable état d’humilité où l’ego est prêt à recevoir et à exécuter les instructions divines par le truchement de son âme.

Théo. – J’imaginais les instructions divines plus impératives, un peu comme les dix commandements de Moïse en lettres de feu sur des tablettes, mais ce n’est pas du tout ainsi. C’est très doux, extrêmement subtil et délicat.

L’Ancien. – C’est pour cela qu’il nous faut faire silence en nous-mêmes car Dieu chuchote, suggère plus qu’il n’ordonne. Dieu n’impose rien. Il est amour et il respecte notre libre arbitre.

Théo. – Et par amour pour Lui nous ne voulons qu’une chose : lui obéir, n’est-ce pas ?

L’Ancien. – Dans l’absolu oui, mais en pratique nous lui résistons autant que nous pouvons.

Théo. – C’est à ce moment que la représentation de l’ego devient « l’âne bâté » ?

L’Ancien. – Eh oui ! tu vois tout le travail à accomplir. Je vais t’offrir une troisième technique. Chariji en a parlé en décembre 2010 mais elle été transmise au monde par le Dr Hew Len : Ho’oponopono. Cette méthode est d’une grande simplicité. Elle repose sur le fait que nous portons l’univers en nous et qu’il nous faut le libérer de tout ce que nous y avons entreposé.

Théo. – Pour atteindre le zéro … infini ?

L’Ancien. – Oui et surtout libérer l’amour infini du Divin pour tous les êtres peuplant Sa création.

Théo. – Ce n’est pas vraiment nouveau !

L’Ancien. – Ce qui est nouveau, ce qui est proposé ici, c’est d’effacer les mémoires dites « erronées ».

Théo. – Quelle est la différence avec le nettoyage des impressions (samskaras) ?

L’Ancien. – Nous nettoyons l’impression, mais la mémoire mentale, émotionnelle demeure en nous et nous reconstituons les samskaras. Le travail est à refaire. Babuji disait : « Mes associés sont plus forts que moi, ils créent plus d’impressions que je n’en nettoie. »

Théo. – Que faire ?

L’Ancien. – Lorsque que tu es touché par quelque chose ou quelqu’un et que tu réagis, c’est qu’il y a en toi une donnée, une mémoire qui résonne, mais tu peux l’effacer de la manière suivante : sans te préoccuper de celui ou celle qui a occasionné ta réaction (ils sont considérés ici comme des miroirs de ton inconscient), tu te dis à toi-même, en toi-même :

Désolé,
Pardon,
Merci,
Je t’aime.

Théo. – Et c’est tout ?

L’Ancien. – Oui, c’est tout et c’est très efficace. Prenons un exemple si tu le veux bien. Choisis ce qui te touche profondément.

Théo. – L’extrême violence dans le monde et celle du quotidien.

L’Ancien. – Ce que dit Ho’oponopono c’est que tu vas effacer la donnée violence en toi. On peut rarement changer les autres, il vaut mieux travailler sur soi-même, surtout quand il s’agit de la violence et de la colère. Elles sont endémiques. Beaucoup pensent que certaines colères sont justifiées d’autres non. Tu n’as qu’à te rappeler les paroles de Ramakrishna sur le sage et le serpent (1) .
Fais l’exercice par le cœur, sincèrement, ressens vraiment ce que tu vas exprimer.

Théo énonce lentement et à voix haute :
– Désolé, pardon, merci, je t’aime.

L’Ancien. – Tu peux le répéter autant que nécessaire jusqu’à ce que tu ne réagisses plus à la colère en toi ou à l’extérieur de toi.

Théo reste un long moment silencieux puis reprend :
– Cela n’est pas si facile. Au début je pensais à la violence des autres, puis je l’ai ignorée, ensuite je l’ai oubliée et j’étais en paix. Crois-tu vraiment qu’en effaçant la racine de la violence et de la colère en moi cela puisse avoir une incidence sur le monde ?

Théophile l’Ancien garde le silence. Après un long moment il commence ainsi :
– Je vais te raconter une histoire : « Dans la Chine antique l’empire en désordre était troublé par des émeutes, ravagé par les attaques mongoles. Les récoltes s’avéraient mauvaises et la famine guettait. Voyant qu’aucun ministre n’arrivait à résoudre toutes ces catastrophes, l’empereur décida finalement de faire appel à un maître taoïste. Il le nomma premier ministre, lui demandant de résoudre tous les problèmes de l’empire. Au bout d’un an, l’empire du milieu était à nouveau prospère et en harmonie. »
L’empereur demanda alors au maître taoïste : « Pourquoi vous a t-il fallu autant de temps pour rétablir l’ordre ? C’est parce qu’il m’a fallu beaucoup de temps pour faire la paix en moi, répondit le Moine. »

Théophile le Jeune amusé s’exclame :
– Je vois ! J’ai le choix entre le silence et un conte énigmatique !

L’Ancien. – Tu as surtout le choix d’expérimenter et d’apprécier les effets de cette méthode. Revoyons-nous dans une semaine veux-tu ?

Les deux amis se retrouvent comme convenu les jours suivants.

L’Ancien. – Alors, comment s’est passée ta semaine ?

Théo. – Ce fut mouvementé, la raison raisonnante m’a joué bien des tours. J’allais toujours sur l’extérieur. Je dissertais sur la violence, la colère avec ses causes et ses effets. Je m’indignais, récriminais, me révoltais. Mon ego était très actif durant tout ce temps. Il était frustré. Par moment, j’arrivais à pratiquer cet exercice. Je me suis aperçu qu’en fait, il est avant tout non-mental. Et ça tu ne me l’avais pas dit !

L’Ancien. – Maintenant tu le sais, réplique l’Ancien joyeusement.

Théo. – Par moment, l’idée même de la colère ou de la violence disparaissait en moi. J’étais en paix et je sentais l’amour circuler librement.

L’Ancien garde le silence.

Théo. – N’est-ce pas un peu égocentrique ?

Théophile l’Ancien ne répond toujours pas.

Théo. – Finalement quand l’amour circule librement, il fait ce qu’il doit, non ?

Théophile l’Ancien hoche la tête :
– Quand tu abordes le monde dans cet état là, tes actions sont tout autres. Tu es en présence du Divin qui souffle sur la trame de la création.

Théo. – Est-ce que tu veux bien m’expliquer maintenant ?

L’Ancien. – La compréhension vient de la psychologie chamane des îles hawaïennes.

« Désolé » est pour le petit garçon en toi. C’est ton inconscient. Il souffre de cette mémoire erronée qui est active en lui.
« Pardon », c’est la partie consciente, ton mental, la mère du petit garçon qui veut que son enfant cesse de souffrir. Pour cela, elle se tourne vers le père qui représente le « supra conscient » et qui va intercéder auprès du Divin pour qu’il efface la mémoire, les données erronées.
« Merci » d’avoir mis à jour cette mémoire erronée en moi et d’avoir permis qu’elle soit effacée en l’exposant au Divin. La vacuité originelle se rétablit, laissant la libre circulation du souffle, du Verbe en toi.
« Je t’aime », c’est pour le petit garçon en toi : l’amour est à nouveau libre à l’intérieur de toi. Il œuvre dans la totalité de la création dont tu es porteur.

Théo. – C’est ainsi qu’en me libérant des mémoires erronées, je contribue à redonner à la création de Dieu son zéro infini des origines …

L’Ancien. – Lorsque tu es en état d’amour et que tu regardes la situation ou la personne qui est face à toi, tu peux alors agir ou prier de manière appropriée. Tu es dans cette neutralité bienveillante, chère aux Taoïstes. Tu es en paix, en harmonie.

Théo. – Mon intention se confond avec le souffle et le plan divin… conclut le jeune homme impressionné.

L’Ancien sourit face à l’enthousiasme et à l’innocence de son jeune ami.

– Probablement … quand l’enfant, la mère, le père et le Divin se confondront et feront UN, murmure-t-il les yeux mi-clos.


Le sage et le serpent

Personne n’osait passer dans un chemin où un serpent venimeux avait élu domicile. Un mahatma ayant un jour suivi cette route, des enfants qui gardaient les troupeaux se précipitèrent pour l’avertir. « Je vous remercie, mes enfants, répondit le sage, mais je n’ai pas de crainte. D’ailleurs je connais des mantras qui me protégeront contre toute attaque. » Et il continua d’avancer. Brusquement le cobra se dressa contre lui. Mais en approchant du saint homme il se sentit soudain pénétré de la douceur du yogin. Le sage, voyant le serpent, prononça une formule magique et le serpent s’écroula à ses pieds. Alors le sage lui demanda : « Mon ami, as-tu l’intention de me mordre ? » Le serpent stupéfait ne répondit rien. « Voyons, dit le mahatma, pourquoi fais-tu ainsi du mal à d’autres créatures ? Je vais te donner une formule sacrée que tu répéteras constamment. Ainsi tu apprendras à aimer Dieu. Et en même temps tu perdras tout désir de faire le mal. » Et il lui murmura la formule à l’oreille. Le serpent s’inclina en signe d’assentiment, puis rentra dans son trou pour y vivre d’innocence et de pureté, sans avoir jamais plus le désir de blesser un être vivant. Au bout de quelques jours les enfants du village voisin s’aperçurent de ce changement d’attitude, et, pensant que le serpent avait perdu son venin, ils se mirent à le tourmenter, à lui jeter des pierres et à le traîner sur les cailloux. Le serpent, grièvement blessé, se laissa faire et alla se cacher dans son trou.

A quelque temps de là, le sage repassa par ce chemin et chercha le serpent, mais en vain. Les enfants lui dirent que l’animal était mort, mais il ne put pas les croire. Il savait en effet que le nom de Dieu a une telle puissance qu’on ne saurait en aucun cas mourir avant d’avoir résolu le problème de la vie, c’est-à-dire avant d’avoir réalisé Dieu. Il continua donc d’appeler le cobra. Finalement, celui-ci, qui était presque réduit à l’état de squelette, sortit de son trou et s’inclina devant son maître.

– Comment vas-tu, demanda le sage ?

– Fort bien, Seigneur, merci ; par la grâce de Dieu tout va bien.

– Mais pourquoi es-tu dans cet état ?

– Conformément à tes instructions je cherche à ne plus faire de mal à aucune créature ; Je me nourris maintenant de feuilles. C’est pourquoi j’ai un peu maigri.

– Ce n’est pas le changement de régime qui a suffi à te mettre dans cet état. Il doit y avoir autre chose. Réfléchis un peu !

– Ah ! Oui ! Je me rappelle. Les petits bergers ont été un peu durs pour moi un jour. Ils m’ont pris par la queue et m’ont fait tournoyer, me frappant contre des pierres. Les pauvres petits ne savaient pas que je ne les mordrais plus !

Le sage répondit en souriant : « Pauvre ami, je t’ai recommandé de ne mordre personne, mais je ne t’ai pas défendu de siffler pour éloigner les persécuteurs et les tenir en respect. »

De même, vous qui vivez dans le monde ne blessez personne, mais ne laissez non plus personne vous molester. 

Paroles de RAMAKRISHNA

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Le choix de l’âme et la maîtrise de l’ego, partie 3, libérer son espace intérieur

060-Le choix de l'âme et la maîtrise de l'ego, partie 3, libérer son espace intérieur

Théo. – Dans la pratique de Ho’oponopono nous demandons pardon, mais sommes-nous coupables de quelque chose ?

L’Ancien. – Non, mais nous sommes totalement responsables de notre perception et de notre appréciation de ce qui nous entoure. Dans ce sens, le monde extérieur devient le reflet notre monde intérieur.

Théo. – Je comprends, mais j’ai du mal à l’accepter.

L’Ancien. – Prenons un exemple : imagine que tu regardes une fille, que tu la trouves belle, elle te plaît. Cela veut dire que tout le monde devrait ressentir la même chose, et pourtant ce n’est pas le cas.

Théo. – La beauté est dans le regard de celui qui regarde.

L’Ancien. – Et la laideur aussi, toute forme de laideur.

Théo. – Il va me falloir du temps pour assimiler cette notion.

L’Ancien. – Pratique simplement « désolé, pardon, merci, je t’aime » et tu verras la différence avant et après.
Faisons un essai veux-tu ? Tu as une idée précise de ce que je suis, n’est-ce-pas ? Là, tu projettes automatiquement ta compréhension sur ma personne, donc ce que tu es. Qui vois-tu réellement ?

Théophile le Jeune, riant :
– Tu n’es pas si laid que ça !

Théophile l’Ancien, amusé, reste silencieux.

Le jeune homme ferme alors les yeux et s’intériorise pour pratiquer Ho’oponopono.

Il commence par s’adresser à son enfant intérieur. Son mental s’agite et tente d’argumenter : « Je n’ai pas de problème avec l’Ancien, c’est mon ami, mon mentor, mon guide. » Puis il ignore ces pensées, se connecte à la lumière de son cœur et il commence à dire avec une grande subtilité :

Désolé …
Pardon …
Merci …
Je t’aime …

Après un court moment l’Ancien lui demande :
– Comment ressens-tu cet exercice ?

Théo. – Cela s’approche de la prière, quand je suis arrivé à: « je t’aime », c’était la même sensation que durant une « méditation silencieuse » du cœur. Le même état … D’ailleurs je t’ai complètement oublié pendant l’exercice !

L’Ancien. – Excellent ! Tu effaçais en toi l’image ou l’idée que tu avais de moi, je n’ai rien à voir avec tout cela.

Théo. – Tu veux dire que j’ai nettoyé le miroir dans lequel je me regardais ?

L’Ancien. – C’est une belle façon de parler des projections. Effectivement, tu as libéré ton espace intérieur de données dites « erronées ».

Théo. – Maintenant, je te vois comme… je ne sais pas comment dire, c’est vibratoire ou plutôt…

L’Ancien. – Ne dis rien. Pourquoi cherches-tu à me percevoir, à me définir ?

Théo. – Je croyais que c’était le but.

L’Ancien. – Le but est de laisser ton être libre, connecté en permanence à la Source qui émane de ton cœur, à l’intelligence du Cœur.

Théo. – Je vois, mais est-ce praticable au quotidien ? A tout moment ?

L’Ancien. – Bien sûr, cela permet de développer la spontanéité du cœur. Chaque instant est ainsi renouvelé. La vie nous fait de belles surprises. Plus rien n’est stéréotypé. A toi de le vivre maintenant.

Théophile l’Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l’Ancien
L’initiation de Théophile le Jeune

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