Le symbole ésotérique, partie 1, viseur de l’infini
Le symbole ésotérique, partie 1, viseur de l’infini
– J’aimerais que tu m’en dises plus sur le symbole ésotérique, dit Théophile le Jeune.
– En fait le symbole n’a jamais été commenté. Son interprétation a été laissée à l’appréciation de chacun, répond Théophile l’Ancien.
– Tu peux donc me donner la tienne ?
– Je peux essayer si tu le souhaites : le plus important est le point lumineux en son centre.
C’est le but unique de notre méditation Sahaj Marg. L’énergie divine provient de ce Centre. Lorsque le Guide spirituel nous y a connectés, la source d’énergie divine nous alimente en permanence. Elle trace aussi la voie jusqu’à elle et nous aide à cheminer au travers des différentes régions de l’être.
Le point lumineux nous attire tels des papillons, une fois atteint, nous basculons dans la dimension divine.
Le point central est le Un, une singularité. Il nous donne une cible à viser, mais c’est le Zéro, d’où il provient, que nous voulons atteindre.
– Tu veux dire que l’on vise le Un et qu’une fois atteint, on bascule dans le Zéro, ce que tu appelles la dimension divine ?
– Le Zéro actuellement peut être atteint avec l’aide d’un guide spirituel. Il est le passeur qui connaît le point d’arrivée. Tous les mystiques visent, ou ont visé, l’union avec Dieu, le Un.
Certains comme Babuji ont basculé ensuite dans le Zéro, le Centre.
– Comment y arriver ? demande Théophile le jeune un peu perplexe.
– Sans l’aide d’un maître en spiritualité qui l’a déjà réalisé, c’est presque impossible.
C’est comme le tir à l’arc japonais, tu vises le centre, qui est le Un.
Tu fermes les yeux pour aller au-delà du Un,
Tu tires pour atteindre l’infini,
La cible s’efface,
Le Centre, le Zéro est atteint.
– Je ne comprends pas vraiment, peux-tu reprendre ?
– Tu commences par essayer de faire un avec Dieu, puis tu effaces le Un,
où tu existes encore, et maintenant tu es en Dieu.
Tu effaces encore ton idée de Dieu.
Alors, tu perçois Son essence, tu es dans Son essence.
Maintenant tu effaces aussi l’essence et tu es « l’essence de Son essence ».
C’est ce que j’appelle le Zéro.
Quand tu vises le Centre, tu atteins l’infini.
– Dans ce cas, à quoi sert le symbole ?
– C’est la cible, le moyen. Elle est comme un viseur d’infini.
Elle est réelle et virtuelle en même temps.
Tu campes tes pieds sur terre.
Tu passes au centre de la première étoile, puis dans celui de la deuxième étoile et c’est fait.
Pour que les étoiles soient alignées, il faut que les six rayons que l’on voit sur le symbole, les cinq points du cœur et les cinq points cosmiques soient équilibrés et illuminés ; alors, seulement alors, le Centre est visible et atteignable.
Le symbole ésotérique, partie 2, attraction du Centre
Théophile l’Ancien poursuit :
– Le Centre émet cette énergie d’attraction. Il est notre source, mais il est aussi la source de toutes vies, de la création. Il émet un courant puissant et, tels des saumons, nous devons remonter le courant. Plus nous approchons du Centre, plus le courant devient puissant. Babuji disait qu’il est presque impossible à une âme d’avancer dans la région dite « centrale ».
– Comment s’y prendre alors ? Y a-t’il un moyen ?
– Le secret c’est la simplicité et l’équilibre.
Babuji a dit : « Dieu est simple et le moyen pour l’atteindre est simple. » Nous devons donc « devenir simplicité. »
– Comment faire ?
– Par le nettoyage.
La première étoile correspond à l’initiation de l’être dans la sphère de la manifestation dite la région du cœur. Quand les cinq points ont été purifiés et nettoyés, l’être est absorbé par le centre de l’étoile et il passe en un saut quantique dans la dimension dite cosmique. L’être n’est plus assujetti à l’attraction terrestre. Il est désormais dans l’attraction solaire.
– Tu veux dire que c’est comme un vaisseau spatial qui a réussi après un décollage puissant à se dégager de l’attraction terrestre et qui file vers le soleil, attiré par celui-ci ?
– C’est une belle métaphore, en effet.
Ensuite le travail se fait par la deuxième étoile et ses cinq points. Quand ils ont été purifiés et illuminés à leur tour, l’âme est absorbée par le centre de cette étoile, le centre du soleil, et en un saut quantique elle passe dans la région supra cosmique.
– Si j’ai bien compris, la première initiation était terrestre par l’étoile du cœur, puis solaire par la deuxième étoile cosmique, le deuxième niveau de profondeur. C’est ce que tu m’as fait vivre quand tu as touché simultanément mon cœur et le sommet de ma tête.
– Exactement.
Le dixième point est celui de L’Union à Dieu que connaissent tous les mystiques de tous les temps, de toutes les époques. Beaucoup ont cru que l’évolution s’arrêtait là, mais ce n’est en réalité que le début du chemin. A ce stade l’être humain entre pour la première fois en contact direct avec Dieu, celui qui n’a ni forme, ni nom, ni attribut. Auparavant ils percevaient seulement le reflet du Divin, pas le Divin lui-même.
Le dieu auquel ils sont désormais unis est le dieu créateur. Il est au centre de la première étoile, de la deuxième étoile, puis il est le centre lui-même, concrétisé par le point lumineux. Ces trois niveaux sont tous dans le cœur de l’homme.
C’est pour cela qu’il nous faut plonger au plus profond de notre cœur, en son centre. Il y a trois paliers successifs. Par moment nous sommes totalement absorbés en méditation et nous perdons la notion de notre propre existence, immergés dans notre profondeur.
C’est ce que nous appelons le « samadhi ». Ce sont des approches du Divin en nous-même.
Après, nous ressortons de cet état de samadhi et nous reprenons le cours de notre vie. Nous oublions peu à peu cette profondeur, jusqu’au jour où une partie de soi demeure dans la grande profondeur tandis que l’autre est en surface.
C’est ce que Babuji a appelé le « sahaj-samadhi » ou « samadhi naturel » : tu es pleinement présent à la vie, au quotidien et pleinement présent au Divin, absorbé en Lui.
– Habituellement, c’est là que tu m’annonces qu’il y a une voie plus directe, plus simple que ce que tu viens de me révéler.
– Tout juste, c’est la voie de l’Amour. L’être y passe sans difficulté, c’est la voie du cœur qui est représentée par le cœur humain et ses 6 rayons. Les étoiles sont deux niveaux d’amour majeur, le point central celui de l’Amour ultime, l’amour le plus pur, le plus sublime.
– Est ce que la pratique nous donne accès à l’amour ?
– Non, elle nous y prépare seulement. L’Amour est un mystère, il se révèle à l’homme à sa guise, en son temps. C’est une grâce, nul ne peut la prévoir. L’amour ne dépend que de lui-même. Il a ses propres lois, il est sans loi. C’est ce qu’ont manifesté et montré aux hommes, le Christ, le Bouddha, les Maîtres sur notre Terre.
– Si tu le veux bien, je vais te faire expérimenter un état que j’ai connu auprès de mon guide Chariji un jour que nous étions dans l’Hymalaya.
Le jeune homme se prépare aussitôt.
– Ferme les yeux doucement, plonge dans ton cœur et dis moi ce que tu ressens murmure l’Ancien.
Après un grand moment de silence, Théophile le Jeune répond, les yeux toujours fermés.
– L’Amour, dans une dimension, une autre, une autre et encore une autre, mais cela va à l’infini, cela ne semble jamais s’arrêter. Je croyais qu’il y avait trois niveaux seulement ?
– Ce n’est qu’un symbole, aussi beau et aussi vrai soit-il. L’Amour va à l’infini, il est infini, il est l’Infini.
Continuons l’expérience veux-tu ?
Souviens-toi de ton plus beau vécu d’amour, fais le tien.
Ressens-le dans tout ton espace intérieur, puis efface ce souvenir.
Ce qui reste est l’essence de cet amour, ressens-le profondément.
Efface ce ressenti : c’est l’essence de l’essence de l’amour.
Que peux-tu me décrire de ces trois étapes ?
– De la joie et un enthousiasme intenses pendant la première étape, puis une paix immobile, infinie dans la deuxième partie, puis le rien, une sorte de vide dans la dernière étape, mais un rien ineffable que je ne voudrais jamais quitter.
– C’est ce qui se rapproche le plus de la simplicité dite divine.
Le symbole ésotérique, partie 3, simplicité de l’amour pur
– L’autre jour, tu m’as parlé des six rayons, mais tu ne m’as pas précisé ce qu’ils représentent vraiment. Pourquoi ? dit Théophile le Jeune.
Théophile l’Ancien hésite un peu :
– En fait je ne suis pas sûr de ma compréhension. H. m’a dit que pour elle cela faisait penser aux six jours de la création et que le septième jour Dieu se reposa.
– Et toi, comment l’interpréterais-tu ?
– Pour moi, c’est effectivement un parallèle avec les six jours de la création représentés par les six jours de la semaine et leurs six planètes associées : lundi à la Lune, mardi à Mars, mercredi à Mercure, jeudi à Jupiter, vendredi à Vénus et samedi à Saturne.
Et le dimanche (jour de Dieu) au Soleil qui est le point central de lumière.
Le Soleil est au centre des six rayons, des six planètes qui tournent autour de lui.
C’est le soleil physique, l’astre. Il est aussi le soleil spirituel au centre des cinq éléments du cœur, puis le soleil divin au centre des cinq éléments cosmiques et pour finir le Centre lui-même au centre de Rien que l’on appelle l’Ultime ou Dieu.
Le repos, l’immobile représenterait ce rien qui est la marque de Dieu, le Centre.
– Et en version simple tu le traduis comment ?
– Pour moi, ce symbole représente l’avancée de l’Amour dans tous les plans de l’être : l’amour humain puis l’amour spirituel, suivi de l’amour cosmique ou universel et pour finir l’amour divin, sublime.
Théophile l’Ancien se tait, il ferme les yeux plongés dans cet amour unique.
Le jeune homme habitué à ces silences soudains ferme les yeux à son tour et le rejoint dans sa méditation.
Tous deux s’immergent dans la simplicité de l’amour pur.
Théophile l’Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l’Ancien
L’initiation de Théophile le Jeune