L’Ancien. – Les sciences humaines modernes ont grandement progressé dans la connaissance du fonctionnement de l’être humain et de sa psychologie. Les effets dévastateurs des guerres et de leurs atrocités ont entraîné la médecine à étudier les dysfonctionnements psychiatriques chez l’homme. Mais cela a eu un effet pervers : l’homme sain et équilibré a été étudié seulement à partir de la maladie. Avec les neurosciences et les sciences du comportement, de grands progrès ont été faits ces trente dernières années.
Dis-moi, Théo, qu’as-tu retiré de tes lectures sur ce sujet?
Théo. – L’être humain est passionnant et nous avons encore beaucoup à apprendre sur lui. Les derniers progrès concernent la découverte de l’intelligence émotionnelle, « QE ». Elle a équilibrée la froide suprématie des élites dirigeantes et de leurs « QI » élevés. Mais surtout les scientifiques commencent à intégrer ce que Daaji appelle le coefficient spirituel, « QS »
L’Ancien. – Quelles sont tes conclusions à partir de ton étude sur le cerveau ?
Théo. – Les découvertes scientifiques sont l’image de l’avancée spirituelle : il y a eu de très beaux progrès grâce à l’apport de la physique quantique et de ses applications. Mais j’ai l’impression que les neurosciences en sont à leurs balbutiements. Les chercheurs ont commencé par mettre en évidence les trois cerveaux de l’homme. Ils s’extasient encore devant le cortex et le néocortex. Ils ont établi les liens avec le système limbique et se sont rendu compte que l’inconscient était très prégnant dans l’homme. Ce que je trouve intéressant, c’est que la psychologie positive utilise cette connaissance pour favoriser l’équilibre et le bien-être.
L’Ancien. – Peux-tu donner un exemple concret ? Me parler de la peur par exemple ? Tu sais que c’est la première impression (samskaras) que l’homme a portée en lui depuis sa création. C’est cette peur originelle que nous retirons lors de la première initiation car sans cela l’amour et la conscience auraient du mal à se déployer dans l’homme.
Théo. – Oui je sais, la peur est l’émotion primitive liée à la survie. C’est l’amygdale qui réagit instantanément quelle que soit la forme du danger. Elle court-circuite toute décision corticale et transmet l’alerte dans toutes les parties du corps. Le signal de la peur déclenche des sécrétions hormonales qui permettent à l’individu de fuir ou de combattre. Le cerveau, les sens, sont en vigilance maximale, le cœur est stimulé, le taux d’adrénaline est à son maximum.
L’Ancien. – Le problème est que ce stress, normalement lié à la survie, est un état permanent pour la plupart des êtres humains; et leur cœur, au lieu d’être à son rendement maximum, ne cesse de battre la chamade. C’est l’inconscient qui agit alors chez l’homme. Mais il y a aussi le supra-conscient qui peut œuvrer. Je t’en prie continue ta démonstration.
Théo. – Dans le système limbique, je trouve les rôles de l’amygdale et de l’hippocampe très intéressants. Ils semblent gérer tout l’aspect affectif et émotionnel de l’individu. Ce système limbique a pour fonction l’alarme neuronale comme nous l’avons déjà vu, mais aussi les souvenirs liés à une personne ou à un événement.
L’Ancien. – L’hippocampe enregistre et fournit une mémoire précise du contexte de l’événement et des circonstances. L’amygdale, elle, est liée au subjectif, à l’affectif. Tu vois pourquoi avec le nettoyage, nous nettoyons les impressions, et avec Ho’oponopono nous nettoyons les données et les mémoires erronées qui nous coupent du présent et de la réalité.
Théo. – Nous sommes rarement en danger de vie et de mort. Le cerveau primitif tend à nous le faire croire trop souvent.
L’Ancien. – De plus l’amygdale court-circuite le néocortex qui devrait être un modérateur et celui qui prend les décisions « rationnelles ». Lorsqu’il y a de la peur ou de la colère, les lobes pré-frontaux mettent deux fois plus de temps à entrer en action (12 millisecondes fois deux). Le néocortex est souvent dans l’incapacité de prendre une décision car nous avons déjà réagit.
Théo. – Alors comment faire ?
L’Ancien. – C’est pour cela que nous préconisons la méditation sur le cœur qui est la vraie source du discernement. C’est le véritable chef d’orchestre qui harmonise les émotions et la pensée. Le cœur est le lien entre la pensée et l’émotion. Il ne dépend pas uniquement du cerveau et des sens, mais il a accès aux méta-données du mental universel.
Théo. – Il doit falloir un grand entraînement pour y parvenir !
L’Ancien. – C’est une étape importante dans l’évolution de l’être humain. Il doit laisser derrière lui sa nature animale pour devenir un véritable « homme universel ». C’est le cœur qui lui donne cet accès. Par lui, il est en contact permanent avec son Soi qui se situe à la fois dans le temps et hors du temps. Il dispose ainsi de toutes les informations nécessaires. Au lieu de subir la vie, sa vie, il la maîtrise.
Théo. – Est-ce encore l’intelligence émotionnelle dont nous parlons ?
L’Ancien. – L’intelligence intellectuelle et l’émotionnelle sont transformées par l’intelligence spirituelle.
Théo. – Peux-tu me donner des exemples ?
L’Ancien. – Les émotions deviennent des sentiments comme l’amour, la compassion. Le cœur développe l’empathie et donne une humeur égale. La raison est soutenue et alimentée par l’intuition et l’inspiration. Mais surtout, tu as le sentiment d’être à ta juste place et ta vie a du sens.
Théo. – Beaucoup de gens sont perdus dans leur vie. J’ai souvent l’impression qu’ils la subissent. La conscience du cœur éviterait bien des misères à l’être humain.
Théophile l’Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l’Ancien
L’initiation de Théophile le Jeune