– Aujourd’hui, commence Théophile le Jeune, j’aimerais que tu me parles de la communication. A l’heure d’Internet et des portables cela semble décalé mais je sais que tu maîtrises une tout autre façon de communiquer, tu le fais si souvent avec moi. J’aimerais que tu m’en dises plus à ce sujet.
Théophile l’Ancien répond :
– Sache que la communication avant d’être verbale, est principalement non verbale. Elle est établie par une connexion entre deux cœurs, deux êtres. Habituellement cette communication est inconsciente, laissée au hasard. Ce que je te propose, c’est d’établir un lien conscient avec ton interlocuteur, quel qu’il soit.
Quand deux cœurs sont reliés par la lumière, cela crée immédiatement un phénomène d’empathie. Il n’y a plus de distance, de séparation avec ton interlocuteur. Il se sent entendu, compris, accepté par toi.
Veux-tu essayer ?
Ferme doucement les yeux, ce sera plus facile.
Choisis un ami que tu apprécies beaucoup.
Plonge au plus profond de ton cœur.
Entre en contact avec la lumière jusqu’à être en union intime avec elle.
Laisse toute cette lumière imprégner ton espace intérieur.
Alors, seulement laisse ton cœur établir un lien de lumière avec le cœur de ton ami.
Que se passe t-il ? Peux-tu me le décrire ?
– Je perçois un faisceau de lumière entre nos deux cœurs. C’est très doux. Ces lumières sont en contact, elles s’associent harmonieusement. C’est paisible, sans pensée. Je suis là et ailleurs en même temps.
Théophile l’Ancien reprend :
– A présent tu peux ouvrir les yeux. Le lien de cœur que tu as établi avec ton ami est désormais permanent. Il te suffira de l’évoquer chaque fois que tu seras en contact avec lui, physique ou non, pour ranimer votre lien de cœur.
Recommence et plonge dans le silence de ton cœur sans rien vouloir, évoque juste ton ami. Que se passe-t-il ?
– Le lien est là. C’est doux et chaleureux, enveloppant. L’amour est présent, occupant tout l’espace. On dirait qu’il y a une communion entre nous. Je perds légèrement la notion de ma personne tout en restant moi même. Nous sommes en harmonie.
– Maintenant imagine que vos deux cœurs parlent sans mot.
Théophile le Jeune :
– Ça je connais, c’est ce que nous faisons souvent ensemble quand les mots me manquent ou qu’ils ne sont plus nécessaires. J’aime ces moments-là. C’est comme si nous étions assis au coin du feu, à regarder silencieusement les flammes. Quand ce dialogue intérieur s’arrête de lui-même, j’ai l’impression que mon être est rassasié.
L’Ancien se tait, installé dans le repos de son cœur. Le feu intérieur crépite.
Théophile le Jeune :
– J’aimerais aller plus loin. Cet ami a actuellement un problème et il m’a demandé de l’aider, que dois-je faire ?
– Surtout ne te précipite pas. Puisque la liaison entre vos cœurs a été établie, tu l’évoques. Laisse la lumière faire son œuvre quand ton ami te racontera ses difficultés. Écoute à travers ton cœur.
Théophile le Jeune :
– J’ai un flot de pensées qui m’arrivent, devrais-je tout dire ?
– Tes idées sont souvent justes, reprend Théophile l’Ancien, mais il est préférable de les faire d’abord passer par le filtre et le silence de ton cœur qui, par résonance, touchera celui de ton ami avant même que tes idées se traduisent en mots. Les mots sont d’abord des vibrations. Celles-ci constituent l’essence de la communication non verbale que nous évoquions il y a quelques instants.
Ferme à nouveau les yeux veux-tu ?
Pense à ton ami dans l’espace intérieur de son cœur.
Quand ton ami s’adressera à toi, écoute son cœur. Ecoute ton ressenti en même temps qu’il te parle.
Il aura l’impression d’être vraiment entendu et compris. Il éprouvera un soulagement avec la certitude d’avoir trouvé la solution en lui-même.
Après un temps de silence, Théophile l’Ancien poursuit :
– La solution est en chacun de nous. Les personnes n’ont pas besoin de nos solutions, ni même de celles produites par leur mental et leur raison. Ces réponses sont souvent erronées tandis que celles qui proviennent de la lumière de leur âme sont la seule vérité qui convient. Le mental et la raison viennent ensuite pour mettre en œuvre ce que le cœur a dicté.
Ferme à nouveau les yeux. Que ressens-tu ?
– Les deux champs ne font qu’un. Nos deux âmes sont en communion. L’âme de mon ami qui était agitée est à présent en paix, tout va bien.
Une pensée simple jaillit de mon esprit, elle l’atteint instantanément. Je pourrais éventuellement exprimer la solution si mon ami ne le faisait pas avant moi.
Théophile l’Ancien l’interrompt :
– Attention, il est important d’écouter ton interlocuteur avec le cœur. L’intérêt est de lui laisser le temps de s’exprimer, même si tu as capté immédiatement la réponse. Laisse-lui le temps d’écouter son cœur et d’apprendre à dialoguer avec celui-ci.
– Est-ce de la lecture des pensées ? Est-ce cela que l’on appelle télépathie ?
– Pas tout à fait, c’est plutôt dû à l’empathie : tu reçois instantanément les pensées, les émotions, les sentiments agréables ou non de ton interlocuteur. Par cette empathie tu es en contact avec la totalité de l’être qui est assis en face de toi.
Chariji, un de mes guides spirituels, disait que la pensée allait plus vite que la lumière du soleil qui met neuf minutes pour atteindre la terre, alors que la pensée le peut instantanément.
Cette totalité n’est pas toujours facile à percevoir. Il faut faire abstraction de soi autant que faire se peut. Ta réceptivité dépendra de ta sensitivité, de ton niveau de pureté et d’élévation. Un maître, lui, peut te recevoir totalement car il n’est rien en lui-même, sa personnalité étant fondue dans le Divin. Que sa réponse soit verbale ou non, elle est toujours reliée à la Source. Elle est toujours soutenue par l’Amour Universel.
Il ne te reste plus qu’à le vivre…
Théophile l’Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l’Ancien
L’initiation de Théophile le Jeune