Théo. – Parfois l’approche des chakras me paraît très technique. Y a-t-il d’autres façons de procéder ?

L’Ancien. – Chaque chakra a sa propre énergie. Il va émettre une vibration spécifique. Certains vont la percevoir en couleurs, d’autres en sons (sabda), d’autres encore sous forme de mots ou de pensées.

Théo. – Est-ce ainsi que nous pouvons recevoir des informations utiles pour notre travail spirituel ?

L’Ancien. – Oui, chacun aura sa propre approche. Il y en a beaucoup d’autres.

Théo. – Donne-m’en une, s’il te plaît.

L’Ancien. – Certains précepteurs ont des difficultés à « lire » directement la condition du méditant, alors ils la « ressentent » directement sur eux-mêmes. C’est l’effet-miroir. Ils savent alors ce qu’ils ont à faire. Certains sont capables de si bien s’abstraire que les pensées qui surviennent en eux sont directement en relation avec le méditant. Ils voient les zones d’ombre à nettoyer, sur eux-mêmes.

Théo. – Cela demande un grand savoir-faire pour ne pas mélanger ce que nous sommes et ce qu’est la personne assise en face de nous.

L’Ancien. – C’est pour cela qu’un précepteur, avant de conduire une méditation, doit faire son propre cleaning (nettoyage) et plonger fortement dans son Maître intérieur pour être sûr que c’est Lui qui prendra les commandes pendant le satsangh (méditation).

Théo. – Y a-t-il un risque que l’ego du précepteur interfère ?

L’Ancien. – Avec l’habitude, nous savons pertinemment quand notre ego intervient. Notre cœur le sait. Et si l’on a un doute, on s’abstient. N’oublie pas que notre travail est simple :
1) Nettoyage, purification avec amour et douceur.
2) Transmission : elle ne peut venir que du Maître.

Théo. – Et cela quel que soit le niveau du méditant ? C’est simple !

L’Ancien. – Comme Dieu…

Théo. – Et les interférences ?

L’Ancien. – Elles sont comme l’écume sur l’océan, de peu d’importance. La plus grande difficulté, c’est lorsque le précepteur parle à tort et à travers.

Théo. – Le silence est le langage de Dieu…

L’Ancien. – Et l’écoute est préférable. La personne te dira ce que tu as besoin de savoir.

Théo. – Tout comme la condition intérieure, cela vient naturellement.

L’Ancien. – Comme je te l’ai déjà expliqué, nul besoin de faire de l’investigation. Nous apprenons ce que nous devons savoir pour le bien de la personne, dans l’instant de Dieu. Nous travaillons avec l’amour et l’Amour ne contraint jamais, ne force jamais, mais il a la capacité, juste l’effleurant, d’ouvrir le cœur le plus fermé, le plus blindé.

Théo. – En conclusion, peux-tu que me résumer comment le travail doit être fait ?

L’Ancien. – Avant tout, de manière globale, sachant que l’essentiel a été fait lors des trois sittings d’introduction.

Théo. – Le nettoyage préparatoire, suivi de la connexion à la Source, au Centre, à l’Ultime et au cœur du Maître.

L’Ancien. – Daaji nous dit que la peur première est alors nettoyée. La connexion à la Source nous permet de recevoir tout ce qu’elle nous a destiné.

Théo. – La connexion du cœur du méditant à celui du Maître est une telle chance ! Je l’imagine évitant le long chemin du yatra pour prendre celui direct du cœur du Maître.

L’Ancien. – Cela n’empêche pas de faire le yatra. Un travail de préparation est tout de même nécessaire pour effectuer le voyage vers l’Ultime par le cœur du Maître.

Théo. – Je sais, il faut que le cœur de l’aspirant soit pur comme le soleil et qu’il soit mû par l’amour.

L’Ancien. – C’est offert à tous, mais tous ne veulent ou ne peuvent pas l’emprunter d’emblée. La pratique est une préparation plus ou moins longue. Les deux cœurs doivent se reconnaître et s’accepter mutuellement.

Théo. – Ce n’est pas gagné. Tout ce qui est vraiment important s’acquiert de manière mystérieuse. Il en va de même pour la Grâce. Elle advient sans que l’on puisse évoquer de conditions ou de critères particuliers.

L’Ancien. – A part un cœur pur ou la présence d’un maître d’amour.

Théo. – D’où l’importance du cleaning n’est-ce pas?

L’Ancien. – Le travail de cleaning doit être général et méticuleux avant que la transmission entre en action. As-tu lu les ouvrages à ce sujet ?

Théo. – Oui, je dois les relire. Il y a beaucoup d’informations.

L’Ancien. – Elles auront de la valeur quand elles correspondront à ton expérience directe. D’ailleurs, dans la deuxième partie de son mandat de Maître, Chariji préférait que nous ne nous occupions pas des écrits de Babuji pour les précepteurs.

Théo. – Pourquoi ? Ils sont bien utiles pourtant !

L’Ancien. – Certains précepteurs sont devenus très techniques, malheureusement, sans l’amour, sans l’effacement face au Maître intérieur, aucune technique ne peut faire progresser un méditant dans ces conditions.

Théo. – Daaji les a réactualisées. C’est très clair dans ce qu’il nous a expliqué.

L’Ancien. – De nouvelles possibilités ont été ouvertes par le Seigneur. C’est une autre époque, toutes les époques sont bénies. Chaque maître apporte à l’humanité ce qu’elle peut recevoir. Les possibilités d’évolution sont très grandes aujourd’hui, la voie du cœur par le Sahaj Marg est offerte à tous, dans tous les pays du monde.

Théo. – Qu’est-ce qui est essentiel pour toi dans le travail de précepteur ?

L’Ancien. – Comme je te l’ai dit ce qui est essentiel a déjà été fait lors de l’introduction : en premier la personne, ou plutôt son cœur, a été reconnecté à la Source Divine qui est en elle. Son âme était comme endormie, la première transmission de pranahuti l’a réveillée.
Puis il lui a été rappelé qui elle est véritablement.

Théo. – Fils ou Fille de Dieu et comme nous l’avons vu, le pacte établi entre l’âme et son créateur au début des temps.

L’Ancien. – Ce qui est important quand le formateur travaille spirituellement, c’est de ne jamais oublier la vraie nature de l’aspirant, son origine purement divine.

A suivre…

Théophile l’Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l’Ancien
L’initiation de Théophile le Jeune