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Mort méditation, partie 1, mourir à soi-même

Mort et méditation, partie 2, les révélations de l’EMI

Mort et méditation, partie 3, conscience : cœur ou cerveau ?


Mort méditation, partie 1, mourir à soi-même

079- (1)

– Certains disent qu’avec la méditation, « nous mourons avant de mourir », « nous mourons à nous-même. » Peux-tu me dire ce que cela signifie ? demande Théophile le Jeune.

– C’est un vaste sujet, nous allons plutôt commencer par une expérience si tu le veux bien :

 

Assieds toi très confortablement,
plonge dans ton cœur,
laisse toi absorber par la lumière,
perds toi en elle.
Que vois-tu ?

– La lumière a perdu toute sa luminosité. C’est une lumière sans lumière.
Je continue à m’absorber toujours plus profondément dans le cœur. Je ne peux plus rien décrire. En fait je suis aspiré dans un vide paisible, il n’y a plus de repères. Tout est immobile. C’est un mouvement sans mouvement.

– Maintenant relaxe-toi, nous nous parlerons à nouveau après ta méditation.

Une heure est passée, Théophile l’Ancien dit : « C’est tout. »

Théophile le Jeune sort tout doucement de sa méditation comme l’Ancien le lui a appris. La conscience émerge à nouveau en lui. Il la laisse se déployer dans son espace intérieur. Il remonte lentement en surface par paliers, reprenant possession de son corps, de ses sensations. Son attention se tourne alors vers l’extérieur et il aperçoit le vieil homme souriant face à lui.

– Combien de temps penses-tu avoir médité ? interroge le vieil homme.

– Comme d’habitude dans mes expériences méditatives, j’ai l’impression que cela dure quelques minutes, mais cette fois-ci j’ai perdu toute conscience. Je suis revenu à moi juste avant que tu dises « c’est tout ».

– Remémore-toi l’état d’extrême profondeur. Que te rappelles-tu ?

– Une infime conscience demeurait. J’existais sans exister. En fait quelque chose subsistait, mais j’avais perdu la notion du moi. J’ai compris : je pense que c’était le Soi supérieur.

– La méditation a duré une heure, reprend Théophile l’Ancien

– Une heure ! s’exclame le jeune homme, cela m’a paru si bref !

– Pendant cette heure, tu es « mort à toi-même » tout en étant vivant, continue l’Ancien.
C’est un des plus hauts niveaux de conscience, le suivant est le sahaj-samadhi, lorsque ta conscience est en même temps dans les profondeurs du Soi et pleinement présente à la vie, aux autres.

– Existe-t-il un rapport avec les EMI (Expérience de Mort Imminente ou NDE, Near Death Experiment) ?

– Il y a des similitudes, nous faisons cette expérience consciemment en méditation alors que les personnes qui font une EMI, la vivent souvent au cours d’une intervention chirurgicale pendant un arrêt cardiaque. Leur électroencéphalogramme est plat : ils sont en mort clinique, mais ils reviennent à la conscience. L’expérience est si forte qu’ils s’en souviennent encore longtemps après. Souvent, cela change radicalement leur vie.

– Peux-tu m’expliquer ce qui s’est passé durant ma méditation ?

– Avec la posture de méditation, la relaxation corporelle et la pleine conscience de la lumière du cœur, explique Théophile l’Ancien, tu as quitté la conscience corporelle puis la conscience de la région du cœur, suivie par celle de la conscience cosmique. C’est en elle que vient puiser la conscience dite intuitive. C’est le lieu de la conscience universelle, du mental universel où nous trouvons l’inspiration, l’intuition, les rêves prémonitoires et même les révélations, qu’elles soient spirituelles ou scientifiques.

– Penses-tu que les grandes découvertes proviennent de cette dimension ?

– Oui, n’as-tu pas remarqué que les grandes découvertes se font souvent simultanément aux quatre coins du globe ?

– Tu veux dire que je pourrais volontairement aller collecter des informations au niveau cosmique ?

– C’est possible mais comme dans nos entretiens, il faut savoir poser la bonne question. Cela nécessite déjà un certain niveau de conscience et de connaissance. C’est comme dans le livre canonique de la médecine chinoise, le Huangdi Nei Jing, c’est l’empereur Wuang Ti (l’Empereur Jaune) qui sait poser les bonnes questions à son précepteur Qi Pa. La connaissance se protège elle- même. Elle n’est accessible que dans certaines conditions, mais ceci est une autre histoire.

– Comme tu me l’as fait remarquer, une purification et une illumination des cinq points du cœur est nécessaire n’est ce pas ? Et peut-être même celles des cinq points suivants ?

Le vieil homme approuve silencieusement.

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Mort et méditation, partie 2, les révélations de l’EMI

079- (2)

Aujourd’hui, l’Ancien interroge :
– Qu’as tu appris de tes lectures sur l’expérience de mort imminente (EMI) ?

– J’ai découvert qu’il y a différents aspects à envisager, répond Théophile le Jeune.

Sur le plan médical, il est certain qu’il ne s’agit pas d’hallucinations car l’électroencéphalogramme est plat, le cerveau, ne fonctionne pas. Mais ce que je trouve intéressant, c’est que les personnes se « décorporent », se dédoublent et sont capables de décrire non seulement l’opération chirurgicale en cours, mais aussi les échanges entre les médecins et les infirmières. Un patient a même dit, au chirurgien qui l’opérait, que pendant son EMI il avait pu lire sous la table une inscription sur une plaque de métal. Le chirurgien en ignorait l’existence. Il est allé vérifier et a validé le fait. Cela a rassuré la personne qui a conclu que la magnifique lumière qu’il a également perçue, était aussi réelle et non le fruit de son imagination.
Ne pourrions-nous pas faire des voyages astraux, des « décorporations » ce serait amusant ?

– Je le faisais quand j’étais jeune, mais mon Guide spirituel me l’a déconseillé, dit l’Ancien.

– Pourquoi ? s’étonne Théophile le Jeune.

– Il m’a dit que cela pouvait nuire à mon système nerveux. Il est lié au corps astral et risque d’être endommagé, surtout si la « réincorporation » se fait mal. J’ai compris plus tard que le voyage infini devait se faire par l’intérieur, via les dimensions du cœur. Le cœur protège et intègre tous les plans de l’être.

– Toutes les personnes qui ont vécu une EMI ont beaucoup aimé cette expérience. Elle a donné un tout nouveau sens à leur vie. Elles en sont revenues avec un sentiment d’amour et de paix. Comment expliquer ce point commun ?

Les points du cœur.

Les points du cœur.

– Cela veut dire qu’elles ont été en contact avec le point de la lumière de l’âme, celui de la dimension christique (point n°2 de la région du cœur), celui qui permet de ressentir l’amour pour son prochain.
Ces personnes n’ont plus peur de la mort. Elles aiment et respectent la vie intensément. Toute forme de vie est devenue sacrée. Elles ont développé l’empathie, la compassion envers tous les êtres. Il en va de même dans notre démarche spirituelle.
Comme tout événement majeur dans notre vie, une expérience de mort imminente est un choix de l’âme. Elle programme sa destinée avant de s’incarner. Chariji m’a dit un jour que chaque âme a choisi, avant de venir sur Terre, le moment et les circonstances de sa mort. Alors, pourquoi s’inquiéter de notre trépas ? Il est préférable de vivre sans peur et intensément notre vie, en parfaite harmonie avec notre âme.

– C’est cela le libre arbitre ? Il est « pré-natal » alors ?

– Il est aussi post-natal car nous avons toujours des choix déterminants à faire au cours de notre existence.

– Lesquels ?

– Suivre notre âme et sa destiné ou… musarder en route.

– J’ai plutôt l’impression que certains se perdent en route.

– Comme je te l’ai déjà dit, ajoute l’Ancien, ni l’Amour, ni Dieu ne contraignent jamais. Chacun est libre de ses choix mais il doit en assumer les conséquences.
Mais reprenons notre description : après l’expérience et les révélations que procure une EMI, la personne devient souvent paisible. Elle aspire à plus de connaissance, plus de spiritualité. Sa joie de vivre est intense. Elle a reçu un enseignement précieux qui a transformé sa compréhension du sens de l’existence.
Elle a accès à une plus grande sensitivité et parfois aspire au Divin par la prière, la contemplation et la méditation. Elle a eu une vision directe du Divin. De telles personnes ne peuvent plus se contenter de tel ou tel credo. Elles veulent raviver, prolonger leur expérience spirituelle de la lumière ineffable, de la musique des sphères, des couleurs magnifiques. Certaines d’entre elles rencontrent même des entités spirituelles et reçoivent un enseignement. Elles reviennent parfois avec des capacités intuitives et peuvent aussi développer des dons médiumniques.

– Comment est ce possible ? Parfois tout ceci se déroule le temps d’un arrêt cardiaque, cérébral ou juste le temps d’une opération ?

– Elles passent dans une autre dimension temporelle.

– Ah oui, en quelques instants elles revoient toute leur vie se dérouler dans les moindres détails, comme dans un film.

– C’est cela. Il y a abolition du temps mais aussi de l’espace. L’histoire d’Arjuna et du Seigneur Krishna dans le Mahabharata en est l’exemple : en un bref instant, juste avant la bataille, le Seigneur Krishna raconte mais surtout transmet la Bagavad Gîta à son disciple et ami Arjuna.
En un seul et unique instant…

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Mort et méditation, partie 3, conscience : cœur ou cerveau ?

079- (3)
– Nous avons vu que dans les EMI (expérience de mort imminente) la conscience subsistait alors même que le cerveau et le cœur sont en arrêt, dit le Jeune. Cela ne démontre-t-il pas la pérennité de l’être au-delà de la mort ? Le cerveau n’est pas si important que cela tout compte fait.

– Tout est important dans l’être humain. Chaque partie doit être considérée à sa juste place, pour cela il nous faut comprendre que l’être humain est un esprit qui vient expérimenter un corps, une vie sur Terre. Le corps est un véhicule qui grandit, mûrit, se dégrade et meurt.

Le cerveau est un organe royal, mais il reste un organe que commande l’esprit dont le centre de commande est le cœur.

– Tu veux dire que le cœur devrait commander le cerveau ?

– Le cœur dirige tout. En médecine chinoise, il est appelé Shen, la puissance organisatrice. Il est distinct de l’organe qui est appelé Xin. Il envoie une connexion directe au cerveau, mais il est en lien énergétique direct avec tous les organes. Les scientifiques ont récemment découvert des neurones dans le cœur et des connexions neuro-hormonales avec le cerveau.

– Je trouve extraordinaire que les scientifiques aient démontré que la conscience était présente pendant l’arrêt cardiaque avec un électroencéphalogramme plat ! dit Théophile le Jeune. Se sont-ils rendu compte qu’ils ont prouvé la survie de l’être après la mort ?

– Oui, un progrès a été accompli, mais pour reconnaître l’existence de l’âme, il y a encore un grand pas à faire.

– Mais du fait que le cerveau ne fonctionne plus, ils ne peuvent plus dire qu’il s’agit d’une hallucination, d’un rêve ou des réponses à des neurotransmetteurs. Il y a un « black out » total des fonctionnalités de la personne en EMI, et pourtant la personne en « décorporation » peut voir l’opération en cours, entendre les conversations personnelles dans le bloc opératoire et les relater avec précision. La conscience est indépendante de la corporalité. La personne existe toujours, alors si cela ne leur suffit pas, que leur faut-il de plus !

– En faire l’expérience eux-mêmes, répond l’Ancien. La science se veut objective, elle pratique le doute, le scepticisme. C’est en partie à cause des religions qui ont imposé des dogmes comme « la Terre est plate », « l’Homme a 5 000 ans » ; beaucoup de scientifiques font de même, ils érigent des dogmes scientifiques à partir d’hypothèses, mais aussi de préjugés.

– Avec la physique quantique, la science a fait d’énormes progrès, la pensée s’est envolée et rejoint peu à peu la haute spiritualité.

– Oui, mais je reste convaincu que la prise de conscience doit être individuelle et qu’elle doit se baser sur l’expérience intérieure. Imagine qu’il y a plus de 5 000 ans les yogis ont été capables par vision intérieure de décrire la structure atomique ou le peuple maya sur un continent qui sera découvert des siècles plus tard. Babuji a décrit la surface cachée de la lune avant qu’un astronaute y pose le pied. L’homme a de grandes capacités. Nous n’en sommes qu’au début, le scepticisme scientifique comme les préjugés religieux montrent que l’homme n’en est qu’aux prémisses de son évolution. Il y a des pans entiers de connaissances à découvrir, mais il va falloir le faire par la science spirituelle, comme l’on fait les raja-yogis de tous les temps.

– J’ai une amie qui a créé une association d’étudiants « Homo universalis ». C’est plein d’espoir pour l’homo erectus cretinus ? plaisante le Jeune.

– L’être humain doit tourner ses sens, son mental en lui-même, reprend l’Ancien, alors il y fera de grandes découvertes qui changeront la face du monde. Pour l’instant, il est tous sens dehors, à la recherche du bonheur par le consumérisme à outrance, la recherche de paradis artificiels et illusoires. L’humain doit sortir de l’enfance et devenir ce qu’il est réellement, « homo universalis ». Il y a de multiples plans de conscience qui ont chacun leurs lois de fonctionnement. Ils sont en connexion les uns avec les autres. Pour que l’homme soit complet, il doit accéder à tous et les intégrer.

– Par analogie, tu veux dire que nous sommes encore à l’école primaire ?

– Oui. Observe ceux qui nous gouvernent : ils sont très éduqués, parfois brillants, mais ils utilisent leurs capacités à des fins égocentriques. Ils sont mus par l’ambition, l’attrait du pouvoir ; beaucoup oublient la bonté, la bienveillance, l’altruisme qui devraient être leur motivation première.
L’homme est encore dans le monde primitif de la violence, celle faite aux peuples, aux individus, à leurs familles et en fin de compte à soi-même.

– Que veux-tu dire par là ?

– Faisons une expérience veux-tu ?
Nous allons faire ensemble la prière universelle de 21 h pour l’humanité.

Les deux amis se centrent intérieurement.

Après dix minutes de prière, Théophile l’Ancien demande.
– Que ressens-tu ?

– Un champ vibratoire bienveillant qui entoure la planète, d’un bleu cosmique me rappelant celui du Seigneur Krishna.
A un niveau subtil, tous les cœurs sont reliés.
Le même réseau sur la Terre existe, mais il a de nombreuses ruptures.
Le prière aimante reconstitue le filet de lumière.
La trame se fait et se défait. C’est un jeu d’ombre et de lumière.
A des points stratégiques, il y a des êtres de lumière. Tout, autour d’eux, est lumière. L’ombre n’arrive pas à se reconstituer dans leur aura.
Des milliers de petits points lumineux sont reliés à ces grands êtres. Ils relayent leur vibration.
Un réseau dans le réseau se crée. Il est intact.
C’est magnifique.

– Tu as vu trois niveaux, celui immuable des êtres de lumière, ils sont une bénédiction permanente pour l’humanité, des repères dans le temps et hors du temps. Puis, vient celui du jeu de l’ombre et de la lumière qui se joue depuis le début des temps et le dernier est celui de la nouvelle trame qui se crée. Elle prépare la venue d’une nouvelle ère pour l’humanité. L’homme va muter à partir de sa dimension spirituelle.
Mais nous reparlerons de la prière et de sa puissance très bientôt.

Théophile l’Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l’Ancien
L’initiation de Théophile le Jeune

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