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Devenir mère

Maternité, partie 1, choisir ses parents

Maternité, partie 2, grossesse et environnement

Maternité, partie 3, choisir son destin


Devenir mère

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Aujourd’hui, Eléa semble contrariée :
– Tu sembles inquiète et fatiguée, lui dit Théophile l’Ancien en l’accueillant.

– C’est vrai, dit elle, je me sens parfois découragée. Depuis que j’ai mon bébé je n’arrive plus à méditer. Mes nuits sont plus que courtes et dans la journée je n’arrive pas à me poser pour faire ma pratique. Je dois essayer de répondre aux besoins de toute la famille, tenir la maison, sans parler du travail que j’ai repris depuis peu. Les rares fois où je trouve un moment pour essayer de méditer je suis assaillie par toutes les choses que je dois faire et les soucis du quotidien. Quant au nettoyage, je m’effondre le soir, culpabilisée et frustrée…

Théophile la regarde tendrement et lui répond d’une voix bienveillante :
– C’est une grande chance de pouvoir accueillir une nouvelle âme. Ne t’inquiète pas, les Maîtres savent très bien ce que c’est qu’être mère. C’est un travail d’amour épuisant qui occupe vingt-quatre heures sur vingt-quatre. J’appelle cette période « le doux esclavage ». Etre mère d’un jeune enfant est un excellent exercice pour s’oublier soi-même, se dépasser, se transcender.

– Oui, c’est vraiment ça Théophile, j’ai l’impression de repousser mes propres limites, aussi bien physiques car je dors peu que celles de mon caractère : je puise dans mes ressources de patience, d’amour, de dévouement et mon ego a parfois beaucoup de mal à accepter ces bouleversements.

– La seule chose qu’il te reste à faire, c’est d’être le plus possible connectée au cœur de ton enfant, d’émettre une vibration d’amour vers lui et la faire rayonner tout autour de toi. Vise l’infini du cœur et tu me diras ce qu’il en est.
Ceci est une pratique merveilleuse et réjouissante qui vaut bien les pratiques quotidiennes de la méditation et du nettoyage/régénération.
Pour être une mère parfaite, il faut avant tout viser le cœur de ton enfant. Tu réponds alors à tous ses besoins. Souviens-toi que l’âme de ton fils t’a choisie avant de s’incarner, elle te connaît parfaitement. Alors contacte son âme pour le connaître à ton tour et être réellement en harmonie avec lui. Dans les premiers temps de sa vie de bébé, il n’y a pas d’autres moyens de communication. Tu as pu regarder les yeux de ton bébé au moment de sa naissance : son regard était galactique. Il donne l’impression d’être à la fois ici et de l’autre côté. C’est la raison pour laquelle pendant un an, il faut beaucoup porter son bébé dans les bras pour qu’il finisse de s’incarner complètement. Il a besoin d’être rassuré, de sentir ton amour, ta vibration aussi bien que ta voix et ton odeur. Il t’a connue intimement pendant neuf mois, il a encore besoin de ton contact.

– C’est ce que je sentais intuitivement, mais on me dit souvent qu’il ne faut pas le garder aux bras, qu’il va devenir capricieux et que je dois le laisser pleurer dans sa chambre.

– Quand un bébé est mis dans une autre chambre, il se sent perdu : il ne supporte pas la séparation comme nous ne supportons pas notre séparation d’avec le Divin. Alors garde le près de toi jusqu’à ce que la distance ne soit plus une séparation, un arrachement pour lui… et pour toi. Quand tu dois le confier à quelqu’un ou le placer dans une crèche pour aller travailler, maintiens un lien mental de cœur à cœur avec lui, comme le Divin le fait avec nous. Il n’aura alors plus peur de la séparation car il recevra en permanence ton amour où que tu sois. Si tu culpabilises, il le sentira et sera malheureux. C’est tout l’intérêt du souvenir constant, il empêche de former et de projeter des pensées inutiles.

– Mais qu’en est-il de ma pratique, de mon travail spirituel ? J’ai tellement l’impression de ne pas faire ce qu’il faut et de me laisser submerger par mes émotions, ma fatigue, je ne me sens pas à la hauteur, s’impatiente Eléa.

– Tu sais, je suis admiratif de la grande patience des mères envers leur enfant, la rassure Théophile.
Il est dit que la patience est l’apprentissage de la foi. Alors, tu vois, tu travailles en même temps sur ton caractère et ta foi. Donner naissance et accompagner un enfant est un véritable parcourt initiatique. Il est fait sous l’égide et la protection de la Mère Divine que l’on peut considérer comme l’aspect féminin du Divin.
Lorsque tu as l’impression de ne plus y arriver, prends alors quelques secondes pour te reconnecter à ton cœur. Et si tu n’y arrives pas non plus, alors envoie un SOS silencieux au Maître par l’intermédiaire de ton cœur. N’utilise surtout pas ta tête car dans ces moments là, elle ne peut te dire que des bêtises comme : « Je suis coupée du Maître, je ne mérite pas…, je suis une mauvaise mère. » et autres inepties du même genre.

Eléa se détend un peu et continue d’écouter la voix douce de l’Ancien.

– Pour moi un maître est une « super mère » dont l’amour est inconditionnel et infini, continue le vieil homme les yeux mi-clos.

Un doux silence s’installe.

– Plonge dans ton cœur chère enfant, reprend-il en la fixant de nouveau, cesse de penser, en plus tu n’as pas le temps de le faire, laisse toi porter par ton intuition, l’amour étant ta priorité.
Le cœur est ta patrie, ton véritable maître et si tu le veux bien, nous en faisons tous partie.
Profite bien de ce temps béni avec cette petite âme. Nos enfants grandissent si vite. C’est un grand-père qui te le dit.

Eléa rassérénée s’immerge dans la quiétude de l’instant.

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Maternité, partie 1, choisir ses parents

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Eléa est revenue chez Théophile l’Ancien, cette fois souriante et détendue :
– Bonjour Théophile, j’ai bien repensé à tout ce que tu m’as dit la dernière fois et vraiment, au fond de mon cœur, je ressens l’envie d’avoir un autre enfant. Bien sûr ce ne serait pas dans l’immédiat, mais j’aimerais que mon enfant ait le bonheur et la joie de grandir en compagnie d’un frère ou d’une sœur et que nous formions une jolie famille.

– De nos jours, c’est une très bonne chose que les enfants soient désirés, attendus et choyés. Par contre, c’est un peu dommage qu’ils soient souvent programmés à partir de raisons matérielles plutôt que par amour. J’entends beaucoup de jeunes femmes qui déclarent vouloir profiter de la vie, « faire la fête », comme elles disent, et quand elles décident que c’est le moment d’avoir un enfant, elles sont malheureuses de ne pas rencontrer de mari ou de se trouver face à des problèmes de fertilité.

– Mais enfin Théophile, la contraception est quand même un réel progrès pour les femmes et une grande liberté ! s’insurge Eléa.

– Oui, bien sûr, c’est un progrès certain qui empêche bien des drames et des vies gâchées. C’est aussi un droit, celui de choisir sa propre destinée. Il n’en demeure pas moins que la venue d’une âme au sein d’une famille reste toujours un mystère. J’ai déjà expliqué comment le futur être choisit ses parents et son environnement.

– Justement, parle-moi un peu plus de la destinée et du rôle de la conception, reprend Eléa, curieuse.

– C’est assez simple, commence Théophile, avant de venir sur terre, l’âme choisit le type d’incarnation qu’elle veut vivre en fonction de son évolution spirituelle et en liaison avec les lois du karma (la loi de cause à effet liée au grand passé). Dans ce but, elle se crée une personnalité adéquate, des étapes, des épreuves à passer en fonction des objectifs à réaliser. C’est cela la destinée à accomplir.

– Qu’en est-il du libre arbitre alors ?

– De mon point de vue, c’est celui d’accomplir la véritable destinée de son âme, ou non.

– Comment connaître la destinée que notre âme a choisie ? interroge la jeune femme.

– En écoutant son cœur en permanence, en suivant ses directives, ses indications. Il suffit de se poser régulièrement la question : « Suis-je en harmonie avec moi-même ? »

– J’ai l’impression que nous faisons un peu n’importe quoi avec notre libre arbitre, constate Eléa.

– Souvent, approuve Théophile, les personnes vont au gré de leurs désirs, de leurs ambitions et se perdent en route.

– Mais sont-elles malheureuses ? La plupart du temps elles ne se posent pas de questions, rétorque la jeune femme.

– A toi de me le dire, Eléa. Regarde autour de toi, les personnes sont-elles vraiment heureuses ?

Eléa reste pensive.

– Mais revenons à la deuxième partie de ta question : je pars du principe que tu as bien choisi l’âme sœur et que tu veux lui offrir un bébé, fruit de votre amour. C’est le plus bel acte créateur qui soit. Il est à l’image de celui de Dieu donnant naissance à la Création.

– Quel est le meilleur moment pour cela ? l’interrompt Eléa.

– Celui indiqué par vos deux cœurs réunis. C’est un acte sacré, une âme en lien avec les vôtres va vous être confiée. Et en tant que mère, nous en avons déjà parlé, tu connais tous les sacrifices et les difficultés que cela entraîne.

– Mais quelle merveille ! Quel enchantement aussi de tenir son enfant dans ses bras ! Je ne pourrais pas imaginer vivre sans lui, même si je suis souvent obligée de me dépasser par amour pour lui et d’aller au-delà de mes limites. Mon mari et moi le chérissons plus que tout.

– Mais revenons à la conception. J’ai bien compris l’aspect spirituel de la venue d’une âme qui choisit les parents et l’environnement qui seront les plus propices à son évolution, cependant tu sembles éviter l’aspect charnel, le plaisir et la sexualité qui font complètement partie de cet acte créateur, reprend Eléa.

– Cela fait partie de l’intime, mais nous pouvons l’évoquer si tu le souhaites. La sexualité est absolument naturelle. La notion de péché est une invention des religions. Le plaisir est le reflet de la félicité de l’âme quand elle est en union avec Dieu et l’orgasme est celui de l’extase, du samadhi, mais ce qui est remarquable aussi, c’est la paix, la tranquillité que l’on peut ressentir après l’acte d’amour. Tout comme après une méditation profonde lorsque l’on est en Union avec le Soi. On ne voudrait pas revenir. On revient lentement à la réalité. Tout est alors à sa juste place. Tout semble en harmonie, en équilibre, dans la joie et le bonheur de l’instant présent.

– Tu parles de la sexualité ou de la méditation ?

L’Ancien garde le silence.

Eléa sourit et relance la discussion :
– Parle-moi de la conception maintenant.

– La conception se fait à plusieurs niveaux, reprend l’Ancien. Pour des êtres spirituellement conscients, il y a avant tout un appel du cœur et un rendez-vous d’amour avec l’âme de leur futur enfant. Il existe trois niveaux dans la fécondation : celui de l’esprit, celui du cœur ou de l’âme et celui des corps, mais ce que nous oublions, c’est qu’avant la fécondation physique, les essences et les âmes des parents s’unissent. La procréation ne peut se faire sans cela. Les trois âmes sont en accord. Celle du futur bébé sait où elle va, quant aux parents… ils vont le découvrir… n’est-ce pas Eléa ?

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Maternité, partie 2, grossesse et environnement

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– J’aime beaucoup un poème de Khalil Gibran à propos des enfants, dit Eléa en tendant le texte à l’Ancien.

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Théophile le lit à voix haute et approuve :
– C’est exactement cela. Personne ne possède personne, c’est l’amour qui prime et qui nous unit.

– Sais-tu que le cœur de ton bébé bat à partir du vingt-huitième jour après la conception ? reprend Théophile.

– Tu veux dire que l’âme est présente et active ?

056-echo– Oui, tu as pu voir l’échographie du cœur de ton bébé n’est ce pas ? Il dépend entièrement de toi, mais il est déjà lui-même et il en sera toujours ainsi. Ton mari et toi allez l’accompagner, le nourrir, le protéger et surtout lui donner de l’amour jusqu’à ce qu’il puisse être autonome et qu’il puisse prendre son envol.

– Tu m’as dit un jour que l’amour est la nourriture de l’âme. C’est si facile d’aimer son bébé ! Quelle belle responsabilité !

– C’est essentiel. L’amour est la clef de tout. Tu nourris ton enfant physiquement, émotionnellement, mentalement et spirituellement. Tout doit être précisément dosé.

Tout comme le biberon ? plaisante Eléa.

– En quelque sorte, mais c’est plus facile de nourrir ton bébé au sein, à la demande. Il en va de même du lait maternel et de l’amour. Ils sont en parfaite harmonie avec ton enfant et répondent à ses besoins essentiels.

– C’est fatigant d’allaiter, soupire Eléa.

– C’est vrai, tu dois aussi prendre soin de toi pendant ta grossesse et après celle-ci. Tu es comme un temple qui porte la vie sacrée. Les femmes enceintes ne devraient pas travailler, mais vivre en milieu protégé dans les meilleures conditions possible.

– Tu ne vas pas nous enfermer quand même ?

– Non bien sûr, l’idée c’est de créer en toi, autour de toi et de ton bébé un environnement harmonieux, divin. Il est dans ton ventre, se nourrit à partir de toi, de tes sentiments, de tes pensées. Il perçoit toutes tes vibrations, mais aussi celles de ton environnement qu’il reçoit au travers du liquide amniotique. Il reconnaît ta voix, celle de son père, de ton entourage.

– Pendant la préparation à l’accouchement, j’ai fait des séances d’aptonomie. Avec mon mari, nous avons appris à communiquer avec notre enfant. Il se déplaçait quand mon mari l’appelait en pressant légèrement sur mon ventre. J’étais même arrivée à le faire se déplacer en m’adressant à lui mentalement. Ces moments font partie des expériences merveilleuses de ma grossesse.

– Avant, les gens ne reconnaissaient le bébé qu’après sa venue au monde. Il y a eu beaucoup de progrès depuis mais il y en a encore beaucoup à faire, principalement sur le plan vibratoire. Le bébé capte toutes les vibrations. C’est la raison pour laquelle il faut surveiller notre environnement, nos fréquentations, nos paroles et même nos pensées. Le bébé construit ses corps subtils à partir des corps subtils de sa mère, de la même façon qu’il absorbe la nourriture qu’elle ingère, il utilise une partie de la matière éthérique maternelle pour former ses propres enveloppes. A la naissance il emporte cette matière autour de son corps physique et la mère peut ressentir un vide, un « trou » éthérique d’où le fameux « baby blue » si fréquent après l’accouchement.

– Quand j’étais enceinte, j’étais hypersensible à tout. Je captais tout. Quand c’était positif, j’étais aux anges, mais l’inverse était vrai aussi : je pouvais m’effondrer en larmes dans des moments plus difficiles ou quand je me sentais contrariée, en dysharmonie avec le lieu ou le moment.

– L’âme du bébé crée une antenne naturelle avec le monde subtil. Il amplifie tout ce que la mère ressent. Devenir mère est une véritable initiation. Elle peut changer totalement une femme. Pendant cette période de gestation et les années qui suivent la naissance, la femme a un accès direct à d’autres dimensions de l’être.

– Qu’en faisons-nous ? l’interrompt Eléa.

– Cela dépend de chacune d’entre vous. Nous revenons au libre arbitre, au choix. C’est la grandeur et le drame de l’humanité.

– Pour mon second enfant, j’aimerais faire le mieux possible. Comment pourrais-je me préparer ?

– En veillant à la pureté du cœur comme toujours et surtout en te mettant déjà en contact avec l’âme de ton futur enfant, lui souhaitant la bienvenue, en faisant de toi un réceptacle d’amour.

– Mais je ne connais pas cette âme ! s’exclame-t-elle.

– Peut-être, mais ton âme et celle de ton mari la connaissent, elles. Connaître signifie aimer, accepter entièrement l’être qui va venir s’incarner par votre intermédiaire.

– C’est tout ? C’est si simple ?

– Comme Dieu, c’est nous qui sommes complexes. Nous tendons à revenir à la simplicité. L’état d’innocence du bébé la manifeste.

– A quel moment l’enfant perd-il cette innocence, cette simplicité du cœur ?

– Au fur et à mesure que sa personnalité se construit et qu’il prend conscience de lui-même, l’ego entre en œuvre.

– Quel dommage !

– Pourquoi ? Avec l’ego il a la capacité d’agir, il développe la volonté. Quand l’enfant grandit, sa conscience s’élargit. C’est beau. Chaque étape de la vie a son importance. Dans notre évolution, tout a son rôle, tout est bien, conclut le vieil homme.

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Maternité, partie 3, choisir son destin

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Aujourd’hui Eléa est bien décidée à approfondir un sujet qui lui tient à cœur :
– Lors de notre dernier échange, tu m’as dit que l’âme de mon enfant avait choisi tout ce qui concerne sa vie avant de venir sur Terre. Cela me fascine. J’aimerais en savoir un peu plus sur ce sujet.

– Tu as aussi choisi ta vie et ton destin, réplique l’Ancien amusé, si tu veux vraiment comprendre je te propose un petit voyage dans le temps qui te permettra d’expérimenter ce moment précédant la naissance.

– Mais c’est impossible, comment vas-tu faire ?

Le vieil homme amène Eléa dans un état de conscience modifié où elle reste complètement éveillée et présente, mais en même temps, à l’intérieur d’un « autre espace-temps ».

– Comment te sens-tu ? demande-t-il doucement.

– Merveilleusement bien, légère, lumineuse, je n’ai plus la sensation d’être dans mon corps, répond Eléa émerveillée.

– Ton corps se repose, il est comme endormi. Tu l’as quitté temporairement pour voyager dans une autre dimension de l’être, comme tu le fais chaque nuit d’ailleurs. Peux-tu dire où tu te trouves ?

– Je suis dans un espace paisible, très vaste mais à dimension humaine. Je suis en paix, en harmonie.

– Tu es dans l’antichambre de la naissance de ton âme, juste avant de t’incarner dans le bébé que portera ta mère. Je vais rester à tes côtés par l’esprit. Décris-moi au fur et à mesure ce que tu expérimentes, demande Théophile l’Ancien.

– Je peux voir les lignes du temps et le parcours de ma vie, ses temps forts, les choix qui me seront offerts, les décisions que je pourrai prendre et les réalisations possibles. Tout semble organisé à l’avance, avec minutie et clairvoyance. J’ai devant moi le destin que j’ai choisi dans cette vie, je me sens prête. Je peux et je veux y aller. Pendant très longtemps j’ai longuement hésité à quitter mon foyer de lumière pour me lancer une fois de plus dans l’aventure humaine. Ma vie précédente n’ayant pas été facile, il m’a fallu l’étudier minutieusement sous la guidance d’êtres de lumière pour en tirer toutes les leçons et intégrer les enseignements dont elle était porteuse. A cet instant, je suis prête à commencer une nouvelle vie et à aller de l’avant. Je me sens soutenue et entourée d’amour. Je sais que je serai toujours accompagnée et cela me rassure. Je vois aussi que quatre générations de Maîtres de lumière de très grande envergure s’incarneront successivement. Quelle chance de vivre cette période ! s’exclame Eléa.

– Tout à fait, confirme l’Ancien. Cela représente une magnifique bénédiction et une grande opportunité d’évolution pour toute l’humanité. Les Maîtres viennent accompagnés de leurs disciples et de leurs aspirants. Nous en faisons tous partie. Nous venons avec eux pour finir un cycle spirituel et en commencer un autre. Pour l’humanité, c’est une nouvelle voie d’accès à l’Ultime. Elle est rapide, adaptée à l’époque, à nos sociétés et aux âmes présentes sur Terre.

Peu à peu Eléa revient à son état de conscience habituel et reste un moment silencieuse. Le souvenir de ce qu’elle vient de vivre demeure très présent, elle semble avoir peur de le dissiper.

Finalement, elle se décide à interroger l’Ancien qui attend tranquillement les yeux mi-clos :

– Ce que je viens de vivre est tout à fait extraordinaire. Si c’est vraiment ce qui se passe avant notre naissance, pourquoi n’en gardons-nous aucun souvenir ? Cela nous aiderait tellement !

– Connaître le déroulement de toute sa vie à l’avance nous en ferait manquer l’essence et nous retirerait toute spontanéité. Surtout, cela nous empêcherait de tirer les leçons de l’expérience offerte par la vie.

– Je crains de ne pas comprendre …

– Notre âme vient sur Terre pour expérimenter la vie humaine avec deux objectifs majeurs : le premier est de réaliser Dieu en soi, le second est d’acquérir les valeurs humaines et spirituelles sur le chemin de l’évolution de l’âme, au travers de nos vies successives.

– Cela peut donc prendre beaucoup de temps ?

– Des milliers et des milliers d’années …

– Notre existence a-t-elle un autre propos ?

– L’être humain est aussi « co-créateur », c’est la raison pour laquelle il est pourvu du libre arbitre. Il contribue à l’avancée de la Création divine dans le monde de la manifestation.

Eléa reste silencieuse devant ces révélations ; sa pensée va très vite mais elle sait par expérience qu’il lui faut d’abord calmer et équilibrer son mental et ses émotions pour accéder à sa conscience subtile, à son mental intuitif. C’est son cœur et son esprit qui lui donneront réellement accès à la Sphère de la Vérité.

L’Ancien, qui suit le cheminement intérieur d’Eléa, apprécie sa grande maturité. Elle est en train de pénétrer la dimension du non-mental, qui la connecte directement à la connaissance universelle. Ils entrent en communion, communication télépathique, verbale et non-verbale. Le dialogue se poursuit simultanément sur les trois niveaux de l’être.

– La conversation non-verbale permet de capter directement l’essence de ce qui est, ajoute l’Ancien, la conscience se déploie alors sur tous les plans de l’existence. Elle guide ton esprit vers la connaissance. Tu es alors capable de distinguer la vérité première des vérités relatives.

– Essaies-tu de me dire que je n’ai pas besoin de tes réponses ni de ton enseignement ? s’étonne la jeune femme.

– Les vraies réponses viennent directement de l’intérieur. Observe en toi et écoute.

Le regard lumineux d’Eléa devient flou comme si elle regardait l’infini. Elle entre en contact avec les dimensions de son être.

– As-tu saisi ? interroge Théophile l’Ancien.

– Tu m’apprends à trouver les réponses dans les profondeurs de mon cœur.

– C’est cela. Pourquoi dépendre de qui que ce soit, alors que ton Maître intérieur ne demande qu’à te guider ? Ton cœur est éveillé à cela. Tu as un accès conscient à l’intelligence universelle. Tu as franchi une étape importante. La réalisation de l’Ultime sera ta prochaine étape.

– Me faudra-t-il des milliers d’années ? demande Eléa mi-sérieuse mi-amusée.

– Pas nécessairement, dans notre voie, le Maître spirituel peut prendre l’aspirant dans sa matrice mentale. Telle une « mère », il porte en lui son disciple. Celui-ci accède à tout ce que sa « mère spirituelle » a acquis. C’est-à-dire l’Ultime, le Centre. C’est la voie la plus directe. Elle ne passe ni par les points ni par les régions que parcourent habituellement les âmes.

– Quel est le secret pour obtenir cette grâce ?

– L’amour et l’abandon.

– Faut-il être déjà avancé ? A quel moment cela devient-il possible pour un chercheur ?

– A tout moment sur la voie. Quand la grâce opère il n’y a plus de logique ni de lois spirituelles.

– Mais alors, à quoi sert la pratique de la méditation, du nettoyage et de la prière ?

– Elle nous prépare activement à coopérer avec notre Maître intérieur, à fusionner avec Lui.

– Je comprends mieux. Par la pratique, nous nous purifions, nous nous illuminons. Le souvenir constant nous amène naturellement à l’état d’Amour et à la Présence. C’est à ce moment que la grâce peut opérer et que tout devient spirituellement possible, n’est-ce pas ?

Eléa ferme les yeux et se remémore l’état où elle se trouvait avant sa naissance. Elle se laisse glisser dans le souvenir de cette paix et cet amour infini.

Théophile l’Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l’Ancien
Echanges avec Eléa

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